Chaque année, le TAPS associe deux artistes à sa saison théâtrale.

C’est Houaria Kaidari qui rejoint Logan Person pour former le nouveau duo d’artistes associé·es de la saison 2024/2025 ! Ces deux artistes animeront le comité de lecture du TAPS et mettrons en œuvre la semaine des Actuelles, dont la 27ème édition aura lieu du 11 au 15 mars 2025. En attendant ce grand rendez-vous, venez les découvrir lors de la présentation de la saison en septembre. Et n’oubliez pas, chaque jeudi soir, les « Après Coups » vous offriront des rencontres privilégiées avec les équipes artistiques des spectacles.

Houaria : « En 2017 j’ai intégré le comité de lecture du TAPS. Lectrice au festival les Actuelles en 2020 et 2024, directrice de lecture en 2023, je suis heureuse aujourd’hui d’être nommée artiste associée au TAPS aux côtés de Logan Person et de co-organiser cette célébration des mots, soigneusement choisis, discutés, révélés. Les Actuelles sont une ode à la langue et celle-ci est un vaste champ d’exploration. Ce défrichage demande du temps et me fascine. Au théâtre, j’ai porté les mots de Molière, Musset, Tennesse Williams, Laurent Gaudé, Wajdi Mouawad, Corneille, Shakespeare, Racine et les miens aussi. »

Houaria : « Enfant, j’étais celle qui levait et agitait frénétiquement sa main en classe lorsque la maîtresse demandait à un.e volontaire de lire à voix haute. Je devais sans doute être bien agaçante. Cet excès de zèle m’a valu de lire un poème le jour de l’inauguration d’un nouveau nom pour mon école face à un parterre d’élèves, de parents, d’enseignant.es et d’élu.es. Je me souviens de l’instant qui a précédé ma prise de parole, quand le silence s’est emparé de l’assemblée. Tous.tes me regardaient et m’attendaient. Je me souviens m’être dit « des adultes vont m’écouter ». Je me souviens ensuite de la fierté de mon père. Il était si heureux de pouvoir dire aux autres que j’étais sa fille. Si heureux qu’on m’ait choisie, moi, enfant d’immigré.es, pour être la porte-parole de l’école.

Dès ce jour j’ai saisi l’importance d’avoir les mots et de pouvoir les dire. »

 

Logan : « On dit d’une langue qu’elle est maternelle. Enfant, c’est tôt que je questionne le français, ses agencements, ses détours, sa beauté et mon rapport au langage se fait par ma mère lorsqu’à ma demande, elle m’apprend à lire bien avant d’aller à l’école. Sans le savoir, elle me donne le goût des mots, leurs saveurs, leur pouvoir.

L’envie d’apprendre naît : sur un tableau noir avec des craies de couleurs, je découvre l’alphabet, les lettres et leurs sons, les syllabes et les exceptions françaises, j’écris, je joue au professeur, je communique. Je lis Tom-Tom et Nana, Max et Lili, des magazines, mes premiers romans.

Je rêve d’être maître d’école, puis acteur, je récite des poèmes, mémorise des répliques de dessins animés et les joue.

J’imagine.

Je grandis.

Je vis. »