Kvetch

Nous sommes comme des icebergs qui se déplacent lentement à travers la vie et c’est rare que nous puissions montrer ce qui est en dessous.

« DONNA : Il est en rage contre moi…. il a honte de moi. Je fais ce que je peux mais j’ai peur tout le temps… Qu’est-ce que son ami doit penser ? Le dîner était massacré mais la tarte aux pommes était pas mal… avec la crème c’était pas mal… j’ai mal à l’estomac… mon ulcère me tue… J’irais bien à la salle de bain me préparer une magnésie mais j’ai peur d’y aller… au cas où ça semblerait bizarre… Mon maquillage coule… Son ami doit penser que je suis idiote… il a l’air si intelligent… Pourquoi Frank n’a-t-il pas appelé ? Un petit coup de fil pour m’avertir… Est-ce que je transpire ? Qu’est-ce que je vais dire maintenant ? Maintenant que vous êtes séparé, Hal… Qu’est-ce que vous faites de vos soirées ? »

Dans un dîner de Kvetch chaque convive se met à table avec ses angoisses, ses paniques intimes, ses complexes inavoués et toutes les frustrations d’ordinaire bien planquées sous l’épais tapis de la bienséance. Ce joyeux bazar de maladresses, de lapsus et d’actes manqués emploie le dit et le non-dit pour révéler le drame intérieur qui se joue par-devers soi.

Dans Le chant du cygne, le metteur en scène Robert Bouvier explorait déjà le double-je des acteurs. Ici, la mise en scène bascule constamment entre le IN et le OFF de cette pièce perfide et tendre de Steven Berkoff qui signe un véritable monument d’émancipation interpersonnelle.

PRESSE

« Kvetch est la dernière création de la compagnie du Passage de Neuchâtel. Subtile, cocasse et drôle, elle interroge surtout nos consciences. Durant une heure et demie, dans une valse de mots et de saynètes espiègles, drôles, cocasses… les personnages interrogent le fond de nos pensées souvent en contradiction avec nos actes. On y découvre même un gouffre… un fossé… creusé par nos peurs intestines au travail, dans nos vies intimes ou en société. Le metteur en scène suisse livre avec subtilité l’oeuvre de Steven Berkoff publiée en 1986. Les comédiens servent ce double discours avec une puissance, laissant place dans l’esprit des spectateurs à une interrogation évidente : et si nous aussi nous passons notre temps à «kvetcher» ? »

Le Dauphiné – Vaucluse matin

« Quel magnifique terrain de jeu pour le metteur en scène Robert Bouvier et la Compagnie du Passage. Et l’occasion d’aborder le texte de Steven Berkoff avec une sensibilité à fleur de peau dans une interprétation magistrale absolument contemporaine, presque surréaliste (…) Les scènes respirent l’authenticité. »

ArcInfo